Une démarche prospective pour former les leaders de demain
Fidèle à son engagement de former des leaders capables d'anticiper les transformations sociétales, KEDGE a renouvelé son projet « Penser 2050 ». Lancé en 2024, ce cours, qui incarne la signature Grow by Doing® de l'école, invite les étudiants de Master 1 du Programme Grande École à se confronter aux grands enjeux du monde pour devenir acteurs du changement.
Encadrés par des professeurs chercheurs et le cabinet de prospective « Le Coup d’après », les étudiants ont utilisé la prospective et le design fiction. Cette méthode pédagogique expérientielle consiste à créer des récits et des fictions issus du futur pour questionner leur désirabilité et stimuler le débat. Le cours s'articule autour d'un module e-learning sur les concepts de la prospective et d'un séminaire intensif pour construire des scénarios appliqués à des cas d'entreprises réelles.
Quatre scénarios pour l'entreprise de 2050
Le travail des étudiants part d'un constat alarmant : le dépassement des limites planétaires, la perte de biodiversité et les dérèglements climatiques. Face à ces défis, ils ont imaginé quatre trajectoires contrastées pour l'avenir des entreprises :
- La lente transformation : des progrès écologiques progressifs mais insuffisants, où les inégalités et une exploitation résiduelle des ressources persistent.
- La fuite en avant technologique : l'innovation compense en partie l'impact environnemental mais soulève de nouvelles questions éthiques et sociales.
- Le retour en arrière : les crises renforcent les inégalités et réinstallent des logiques extractivistes.
- L’égalité écologique et sociale : un avenir souhaitable rendu possible par des politiques ambitieuses et l'adoption de nouveaux modèles d'entreprise (perma-entreprises, coopératives, low-tech).
Des pistes d'action concrètes pour engager la transformation
Au-delà des scénarios, les étudiants ont formulé des propositions concrètes pour permettre aux entreprises de devenir des actrices de la régénération. Ces pistes d'action visent à organiser l'économie différemment, en se centrant sur la coopération et l'usage plutôt que sur la compétition et la possession.
Parmi leurs recommandations, on retrouve :
- Repenser la place de la nature en la considérant comme une partie prenante de l'entreprise.
- Valoriser l’usage plutôt que la possession en développant l'économie de la fonctionnalité (location, partage).
- Encourager la coopération à travers des alliances inter-entreprises et des modèles coopératifs.
- Généraliser les entreprises à mission qui intègrent des objectifs sociaux et environnementaux mesurables.
- Développer des technologies sobres (low-tech) pour réduire la consommation énergétique.
- Soutenir la transition par des politiques publiques incitatives (fiscalité écologique, transparence salariale).
Comme le souligne Laurence Le Poder, Doyenne associée à la pédagogie et coordinatrice du projet, « la transition ne pourra être repoussée indéfiniment. Plus elle est retardée, plus elle sera brutale. Avec ce projet, nous voulons montrer qu’un autre récit de l’entreprise est possible ».