Evolution des métiers RSE : un entretien avec Caroline Renoux

09/06/2023
Le développement des professions à impact positif s’accélère. La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est un sujet plus que jamais stratégique pour les organisations.
Au-delà de réduire l’empreinte carbone de leurs activités, les entreprises se doivent aujourd’hui de répondre à trois enjeux majeurs : celui du recrutement de nouveaux talents en lien avec la transition écologique, celui de la formation des collaborateurs déjà en poste pour qu’ils acquièrent des compétences « vertes » et celui de la mise en place d’actions durables dans un contexte de crise climatique sans précédent.

Un entretien avec Caroline Renoux

Dans un entretien sur l’évolution des métiers RSE, Caroline Renoux, fondatrice de BIRDEO et People for Impact répond à nos questions.

  • Birdeo est un cabinet RH et de chasseur de tête spécialisé sur les métiers de la sustainability depuis 13 ans.
  • People for impact est une plateforme pour les freelances spécialisés sur les thématiques de sustainability.

Quels sont les métiers émergents dans le domaine de la RSE et de la durabilité ?

Il y a tous les emplois autour du carbone et du climat. Il y a aussi les métiers autour de ce qu'on appelle le reporting extra financier, donc tout ce qui est autour des indicateurs qu'on appelle ELG, environnement social et gouvernance. A côté de ça, on voit vraiment émerger des métiers à double casquette, comme le marketing responsable, la communication responsable, la supply chain verte. Et puis il y a tout ce qui est autour de l'économie circulaire qui prend énormément d'ampleur où à la fois, ça fait des métiers spéciaux, économies circulaires ou alors des choses qu'on doit intégrer dans son métier de marketeur ou de Supply Chain.

Comment les sociétés intègrent-elles la RSE dans leur stratégie de recrutement ?

C'est quelque chose qu'elles mettent en avant pour le côté marque employeur. Mais surtout, il y a un tel besoin de transformation sur ces sujets aujourd'hui avec des gens qui de facto ne sont pas formés puisqu’ils sont en poste depuis longtemps, ce qui fait qu'ils vont aussi aller chercher vraiment des jeunes diplômés qui ont ce mindset et des connaissances de la RSE.

Comment voyez-vous l'évolution des professions de la RSE dans les années à venir ?

Depuis 2 ans, il y a un boom sur le sujet qui ne fait que s'amplifier. La machine est déjà lancée, il y a une réglementation qui est là, il y a une prise de conscience, puis le gouvernement est sur des plans d'adaptation à +4°.
Il va y avoir beaucoup de nouveaux métiers sur ces sujets et tous les métiers actuels qui vont se transformer et devoir intégrer cette compétence.

Quel conseil donneriez-vous aux étudiants qui cherchent à se spécialiser dans le domaine de la RSE et de la durabilité pour se démarquer sur le marché du travail ?

Travailler sur une coloration, c'est à dire mettre en avant leur formation initiale ou des expériences en stage ou en association qui les ont particulièrement marquées. Être capable de dire pourquoi eux, ça les touche de travailler sur ces sujets parce que même si ce n’est pas suffisant, c'est quand même nécessaire d'avoir un intérêt et d'être touché par ces sujets.
Ensuite, c'est vraiment de développer leur culture générale et leur réseau sur le sujet car c'est quelque chose qui bouge tout le temps.

Donc le fait de faire une formation est indispensable pour vraiment se donner les bases mais il faut aussi continuer à se former, à s'informer et à rencontrer des gens sur le sujet puisqu’on ne peut pas être expert de tout donc c'est important d'être capable de savoir où aller chercher l'expertise.

Quel est le rôle des programmes de formation tels que le MSc en business transformation for sustainability de KEDGE dans la préparation des candidats aux nouveaux métiers de la RSE ?

Leur rôle est indispensable puisque l’on ne peut pas s'improviser expert de la RSE en lisant des livres ou autres. C'est vraiment une transformation des business models, donc un mindset à acquérir et une nouvelle façon de voir les choses. A mon sens aujourd'hui, suivre un programme comme le MSc Business Transformation for Sustainability est indispensable afin d’acquérir des bases solides des le départ.

Quelles sont les compétences que les sociétés recherchent auprès des candidats postulant sur des postes en lien avec le développement durable ?

Il cherche des gens qui ont une bonne culture générale du sujet, qui vont pouvoir leur apporter souvent des compétences qui n'ont pas forcément en interne comme des compétences sur le sourcing durable, sur le reporting extra financier, sur le carbone. Et puis surtout aussi une capacité à travailler en projet transverse.

Pour les métiers émergents, est-ce que vous voyez des métiers qui commencent à se développer ?

Pour ce qui est des métiers émergents, il y a l'adaptation au changement climatique, le bien-être animal, il y a les responsables économie circulaire, les chefs de projet biodiversité et les gens qui ont cette double casquette finance plus extra financier. Et après, il y a tout ce qui est supply chain verte.

 

Pour conclure

Les nouveaux enjeux économiques, écologiques, technologiques et humaines de notre écosystème poussent les entreprises à s’adapter, à innover afin de continuer à prospérer sur le long terme.

Le marché de l'emploi RSE prend une place de plus en plus prépondérante dans notre société au niveau professionnel mais aussi personnel. Avec ces évolutions, de nouveaux besoins émergent au sein des entreprises.  Leur but premier est maintenant de s’adapter et transitionner vers ce nouveau contexte, intégrer l’innovation et lui donner du sens. 

Les programmes de développement durable à  KEDGE sur les campus de Bordeaux ou Paris:

MSc Business Transformation for Sustainability

MSc Sustainable Finance