Macro-économie écologique : comprendre le monde pour pouvoir agir
Dès le cycle pré-master du Programme Grande École, le cours de « macro-économie écologique » donne le ton en offrant aux étudiants les clés pour analyser le monde avec un regard critique et éclairé. Il a pour ambition de doter les étudiants d’une grille de lecture du monde actuel, fondée sur trois principes fondamentaux : le pluralisme, la justice et la durabilité. Basé sur une analyse quantitative des données et illustré par de nombreuses études de cas, il ne cherche pas à dicter une pensée, mais à fournir les outils nécessaires pour que chaque futur manager puisse prendre des décisions en conscience. Cette approche illustre une vision pédagogique plus large, où 80 % des cours du PGE intègrent désormais les enjeux de la RSE.
Un fil rouge pédagogique : pensée critique et résilience
Cette démarche de questionnement et d'analyse initiée en début de cursus se prolonge et s’approfondit tout au long du cycle master. Des cours obligatoires, dispensés à l’ensemble de la promotion, viennent renforcer cette colonne vertébrale intellectuelle :
- Responsabilité sociétale et résilience des organisations : ce cours a pour objectif premier d’inciter les étudiants, en tant qu'individus, à développer une réflexion autonome et une attitude critique. Il part du postulat que les futurs managers doivent maîtriser deux aspects fondamentaux. D'une part, ils doivent appréhender la notion de résilience organisationnelle, car celle-ci est intrinsèquement liée à chaque action de l'entreprise. D'autre part, ils doivent savoir intégrer les dimensions multiples de la RSO dans les processus de décision, en s'appuyant sur des concepts et des outils dédiés.
- Dark side of management sciences : ce cours explore les « zones d’ombre » des sciences de gestion, en mettant en lumière les dérives, les contradictions et les conséquences inattendues des pratiques managériales. Il encourage l’utilisation de la pensée critique pour analyser les prétendues « meilleures pratiques », en tenant compte des dimensions éthiques, humaines et organisationnelles souvent négligées. Les étudiants confrontent les théories à leurs expériences, remettent en question leurs acquis et échangent avec les enseignants et des dirigeants. L’objectif est de les sensibiliser à la nécessité d’anticiper et de prévenir ces dérives, tout en renforçant leur capacité à naviguer dans les contradictions des environnements d’affaires.
- Complexité & incertitude et management : loin de présenter l'incertitude comme une menace, ce cours aide les étudiants à la considérer comme une opportunité. Il vise à les équiper pour gérer des situations managériales complexes en adoptant des modes de pensée flexibles, créatifs et responsables. L'enseignement encourage l'usage des différences et des subjectivités comme des leviers pour influencer positivement l’environnement organisationnel et initier des changements profonds et pertinents.
Mesurer les connaissances pour garantir l’impact
Pour KEDGE, il ne s’agit pas seulement d’enseigner, mais aussi de mesurer l’acquisition de ces compétences. C'est pourquoi l'école a co-développé et mis en place le TASK by Sulitest (The Assessment of Sustainability Knowledge). Parfois surnommé le « TOEIC du développement durable », ce test est passé par tous les étudiants du PGE à leur entrée et à leur sortie. Il permet de positionner et de mesurer objectivement l'évolution de leurs connaissances en matière de durabilité, garantissant ainsi que chaque diplômé possède un socle de compétences solide pour affronter les défis de demain.
Au travers des ces cours innovants, l'ambition du programme est de former des professionnels qui ne soient pas seulement performants, mais également lucides et conscients face à la complexité du monde. Il s'agit, au fond, de redéfinir la contribution du manager à la société : celle d'un acteur capable d'impulser des transformations responsables, à la fois pour la pérennité de son organisation et pour le bien commun.
