Les associations étudiantes de Kedge sensibilisées à la « Tech for Good »

14/06/2021

N'oubliez pas d'éteindre votre appareil la nuit !

La prise en compte des Objectifs de Développement Durable (ODD) définis par l’ONU est au cœur de la stratégie de KEDGE.

KEDGE a regroupé l’ensemble de ses initiatives orientées vers l’impact social et environnemental sous une bannière unique et porteuse de sens : KEDGE IMPAKT.

Qu’est- ce que le Parcours Management Associatif et la Tech for Good ?

Depuis 2019, le Parcours Management Associatif s’adresse aux étudiants du Programme Grande Ecole, investis dans l’une des 60 associations-étudiants de KEDGE en leur offrant un accompagnement sur mesure. Ce parcours d’excellence intègre les enjeux de société et notamment la sensibilisation à la Tech for Good - ou comment utiliser la technologie en privilégiant ses impacts positifs et en atténuant ses impacts négatifs.

Un focus particulier sur le « Numérique Responsable »

Cette année, en réponse à l’importance du numérique dans les projets conduits par les différentes associations, et en écho avec le focus du mois de juin sur le numérique responsable » un atelier « Tech for Good » : "introduction au pilotage social et environnemental du numérique"  facilité par Latitudes  a été organisé afin de permettre aux étudiants de :

  • s'approprier l'impact social et environnemental de la « Tech »,
  • découvrir les enjeux de la « Tech for Good » et les acteurs qui en font partie,
  • explorer les liens existants entre innovation, entrepreneuriat et « Tech for Good »,
  • avoir des pistes d'engagement pour continuer à s'impliquer au sein de leur organisation.

La « Tech for Good » se propose de (re-)considérer l’utilisation de la technologie à travers le filtre des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) définis par l’Organisation des Nations unies (pas de pauvreté, la faim zéro, la bonne santé, l’éducation de qualité, l’égalité des sexes…). Aussi, dans le cadre de l’atelier, les échanges se sont articulés autour de quatre propositions complémentaires :

1/ Pour une technologie plus respectueuse de l’humain

 Constat : les outils technologiques que nous consommons – et que nous concevons – ont des conséquences sur l'ensemble de nos besoins :

  • Nos besoins vitaux : hausse de l'exposition aux écrans (perturbant notre sommeil, notre vue, ou encore notre forme physique) et perte de l'attention, en sont deux aspects particulièrement marquants.
  • Nos besoins sociaux : qu'il s'agisse de l’image de nous-mêmes, de notre rapport aux autres ou de celui des jeunes générations (habitués aux écrans dès le plus jeune âge), les nouvelles technologies s'attaquent à nos relations interpersonnelles de manière pour le moins pernicieuse.
  • Nos besoins d'épanouissement : nombre de plateformes et applications mobiles exploitent nos biais cognitifs conduisant à une perte de liberté, de sens critique et de libre arbitre face aux usages technologiques.

2/ Pour une technologie plus accessible

Constat : on distingue la fracture numérique dite de premier degré, relative aux équipements et à la connexion internet, de la fracture dite de second degré, relative aux usages :

  • 1 personne sur 6 en France n'a pas utilisé internet au cours de l'année. Quand une personne ne possède pas les compétences numériques de base (envoyer des courriers électroniques, consulter ses comptes en ligne, utiliser des logiciels), ou ne sait pas se servir d’Internet (incapacité ou impossibilité matérielle), on parle alors « d'illectronisme ».
  • L'accessibilité numérique peut être définie par le fait de concevoir des produits, équipements, services et programmes qui peuvent être utilisés par tous, dans toute la mesure du possible, sans nécessiter ni adaptation, ni conception spéciale.

C'est un sujet particulièrement clé pour les personnes porteuses d'un handicap, mais pas seulement : en améliorant l'accessibilité, on améliore l'expérience pour tout le monde !

3/ Pour une technologie plus diverse

Constat : Le numérique compte seulement 30% de femmes dans ses effectifs.

Les autres marqueurs de la diversité ne sont malheureusement pas plus prometteurs :

  • sous-représentation des minorités ethniques parmi les développeurs professionnels,
  • faible appétence pour la recherche d’emploi dans le numérique chez les individus issus de QPPV (Quartiers Prioritaires de la Politique de la Ville)

Cela s'explique :

  • d'une part, par les stéréotypes (notamment de genre) et les normes sociales, affectant la confiance en soi, qui continuent d'expliquer le manque de diversité de la tech,
  • d'autre part, par le recrutement ainsi que la culture du monde de la tech, qui contribuent à aggraver le cas d'un secteur déjà en panne de diversité.

4/ Pour une technologie plus sobre

Constat : Le numérique est responsable de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

  • Pour fabriquer un équipement électronique, il faut mobiliser quelques centaines de fois son poids en matières premières (200kg pour un smartphone de 200g ou 600kg pour un ordinateur de 2kg par exemple), dont une importante quantité de métaux rares – c'est cette phase de fabrication qui a le plus d'impact.
  • Avec l'optimisation des techniques, on assiste à ce qu'on appelle un effet rebond : on consomme finalement plus qu'avant, avec des pages plus lourdes, de la vidéo et beaucoup plus de temps passé en ligne...

Ces réflexions croisées ont permis l’émergence de plusieurs prises de conscience chez les participants, concernant les inégalités d’accès au numérique notamment :

"J'ai été surprise que des personnes n'aient pas accès à Internet en France"...
"Ces ressources m'ont permis de prendre conscience de l'importance encore trop grande de la fracture sociale"…
"Les progrès engendrés par la révolution technologique sont à relativiser à l'aune des inégalités persistantes en son sein." …
"Avant l'atelier, je n'avais pas forcément fait le lien entre technologie et inclusion de personnes handicapées".

Cet atelier a également permis aux étudiants de prendre du recul concernant la place du numérique dans notre quotidien, et plus largement dans notre société :

"La tech comme n'importe quel outil dépend de notre utilisation et de notre connaissance de celle-ci."…
"Cet atelier m'a permis d'en apprendre plus sur les enjeux et problématiques qui existent dans le domaine de la technologie".

Une réflexion accrue des Associations sur le sujet

En réponse aux nombreux défis abordés lors de l’atelier, certaines associations ont d’ores et déjà intégré la prise en compte ces enjeux dans leurs réflexions et dans la genèse de nouveaux projets.

Pour exemples :

Le BDA (Bureau Des Arts) envisage la mise en place d’un projet "Musique pour tous", destiné à rendre accessible la musique aux plus défavorisés et à transmettre la connaissance et les bienfaits liés à l'environnement musical.

L'association Phoenix souhaite enrichir sa proposition d’accompagnement auprès des jeunes avec de la formation aux outils numériques (notamment le pack office).

KEDGE a donc la volonté d’informer, de communiquer, de transmettre, et de déployer les outils nécessaires pour faciliter et optimiser le parcours étudiant, tout en se posant les bonnes questions sur « comment faire aussi bien, toujours mieux, consciente de la responsabilité que portent les Grandes Ecoles en matière de développement durable ».